Sujet : La violence peut-elle avoir raison ?
Introduction :
La philosophie classique considère souvent la violence comme une expression de la domination des passions. Selon Spinoza, les hommes, dominés par leurs passions, peuvent s’imposer mutuellement. La violence, en tant qu’expression des passions, s’oppose à la raison, qui est universelle et non violente. Alors, peut-on dire que la violence peut avoir raison ?
Développement :
À première vue, la raison, en tant que faculté de jugement, agit comme un tribunal et peut condamner. Socrate, en raisonnant sur la cité, s’oppose à l’ordre public établi, ce qui constitue une forme de violence contre cet ordre. De même, la raison, en tant que faculté de connaissance, progresse souvent en détruisant les systèmes précédents. Cette destruction peut infliger une certaine forme de violence à l’homme lui-même, comme les « blessures narcissiques » infligées par les avancées scientifiques telles que la théorie héliocentrique de Galilée ou la découverte de l’inconscient par la psychanalyse.
Cependant, selon Marx et Engels, la violence joue un rôle révolutionnaire dans l’histoire, car elle permet au mouvement social de détruire les forces stagnantes et de lutter contre la décadence de la société. Hegel et Marx confondent souvent l’idée de droit avec celle de force, considérant que la puissance réelle est la seule mesure du droit. Thomas Hobbes, dans sa conception sociopolitique, considère que le droit se résume toujours à la force, avec la célèbre expression selon laquelle l’homme est un loup pour l’homme.
Cependant, Gandhi soutient que la non-violence est supérieure à la violence, affirmant que « la non-violence triomphera sur toutes les forces matérielles du monde entier ».
Conclusion :
La violence peut sembler avoir raison dans la mesure où la raison elle-même peut être violente. Cependant, il reste à déterminer si le point de vue de la raison est supérieur ou s’il doit céder à une exigence morale plus élevée : le rejet de toute forme de violence, même « raisonnable ».
